Toi !! (Delio/Lou)

Toi !!

Je venais de débarquer dans cet étrange endroit un homme m’avait accueilli et m’avait expliqué que j’étais morte, enfin, j’étais là donc je ne comprenais pas comment je pouvais être morte, mais ici..

C’était étrange. Je me souviens m’être endormie doucement sur mon lit, et puis l’odeur de chaud, de cramer, et le métro de Losttown, comme il l’avait appelé. Ici pas de jour, pas de nuit, pas de temps, juste un endroit un peu sorti de nulle part, où les âmes mortes, visiblement, étaient en vie.. Je ne réalisais rien, mais je pouvais me déplacer, et « vivre » ici..

Je l’avais laissé me conduire vers un appartement vide, enfin vide d’être humain, mais avec tout le confort possible, il m’avait expliqué un peu la vie ici. Je me retrouvais malheureusement trop vite seule face à tout ça, je n’avais pas tout compris et n’avait pas encore ouvert la bouche. Je me demandais pourquoi j’étais ici, qu’avais-je fait pour mériter cela. Je voulais juste être en paix. Mais visiblement même dans la mort, je ne serais jamais heureuse, jamais je ne pourrais oublier sa voix, son visage, et ce qu’il m’avait fait, cela me hanterait éternellement, visiblement, car il n’y avait aucun moyen de partir d’ici.. Je fis le tour du propriétaire et remarquai que l’appartement était impeccable. Une des chambres était verrouillée, il devait s’agir de celle de mon futur colocataire.. Je regardais celle qui m’attendait, simple.. Elle contenait quand même un lit, mais visiblement, je n’en aurais pas l’utilité.

Je ne pouvais rester ici plus longtemps, il me fallait une porte de sortie une solution pour réellement mourir, je ne voulais plus vivre avec ce qu’il m’avait fait dans la tête.
Je marchais sans vraiment prêter attention au regard autour de moi, parfois un peu trop insistant, je devais être la petite nouvelle.. Je ne savais même pas s’il y avait une heure, ou une date précise, rien, rien je ne sais plus rien..

Je vis une devanture un peu coloré, celle d’un bar.. Je m’approchais en me demandant si une overdose d’alcool pourrait me tuer, après tout, c’était ce que je voulais, je ne voulais pas être ici.. J’entrais alors dans cet établissement qui me rappelait celui dans lequel j’avais été avec Justin le soir du viol.. Je frissonnais, mais entrais, bien décider à trouver un moyen d’en finir réellement avec tout ça..

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Toi !!

Je poussais la porte du bar, lorsqu’un homme que je ne connaissais ni d’Ève ni d’Adam me signala en me tutoyant qu’il serait à moi dans deux minutes. Je m’avançais doucement vers lui, il était de dos, grand, brun, il dépassait de plus d’une tête, il était très grand avec une carrure de sportif.
Je ne le connaissais pas et pourtant le tutoiement lui était venu naturellement, peut être qu’il attendait quelqu’un d’autre, ou alors peut être qu’ici tout le monde faisait ça. Je venais de débarquer et j’étais déjà surprise, il fallait que j’oublie les bonnes manières de ma vie d’avant et que je commence à être plus comme eux pour me fondre dans la masse et surtout pour trouver un moyen de partir d’ici.
Je m’arrête n’étant plus qu’à quelques pas de l’homme qui avait parler.
Mais lorsqu’il se retourna, je ne pus m’empêcher de me figer.

-Toi !!

Je ne pouvais plus bouger. Les souvenirs de ce soir-là revinrent à grande vitesse. Son regard, je me souviens lui avoir demandé de m’aider, lui était rester là, mon téléphone à la main, il avait laissé cet homme me faire ça.. Il n’était pas intervenu, c’était lui ! Mais comment était-ce possible. Il était mort ? Que faisait-il ici ? Pourquoi n’avait-il rien fait ce soir là ?
Tout se mélangeait dans ma tête et je me mis à réagir lorsque celui-ci hurla que la brume arrivait, c’était quoi ça encore. Tout le monde le regardait étrangement, rien n’arrivait.. Il traversa le bar et d’un coup, je ne le vis plus. Je l’avais suivi des yeux, c'était quoi ce cirque.. Que faisait-il ici ?
Je ne comprenais rien..

Je repensais à cette soirée, mes jambes se mirent à trembler. Je ne tenais plus debout, elles allaient me lâcher, je m’approchais du bar et m’accrochais à celui-ci.. Les mains de ce type sur mon, le regard de ceux qui observait, son regard..
Les larmes envahirent mes joues instinctivement. J’avais pris ses médicaments, et bu à outrance pour oublier ça.. Et lui ! Il était là .. J’eu envie de disparaître de nouveau, je ne pouvais rester ici.. Et en même temps, j’étais sûrement en plein cauchemar..
Je me laissais tomber au pied du bar, dos lui, je remontais mes genoux et bloquais ma tête dedans et tâchais de respirer le plus calmement possible, mais la crise de panique était inévitable.. Les cris, les coups, mes cheveux tirés, ses mains sur mon corps à des endroits que personnes n’avaient auparavant touché, son odeur, son souffle…
Le mien était de plus en plus court, j’avais du mal à contrôler les larmes qui coulaient d’autant plus… Ma vision se troublait et je tremblais de tout mon être.. J’entendis des gens chuchoter, dire que c’était normal, je venais d’arriver, j’étais une nouvelle.. Mais personne ne vint me demander si j’avais besoin d’aide, je restais ma tête dans mes genoux en pensant que cette crise d’angoisse m’emporterais et que bientôt, je serais loin de tout ça, loin de mon cauchemar, de cette ville et loin de lui.

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Toi !!

Je suis accroupi là, dos au bar, mes larmes coulent encore et encore. Je n’arrive plus à contrôler ma respiration, la tête me tourne, la panique prend possession de moi.. Je le sens bientôt ça sera la fin tout ira mieux je partirais loin d’ici, loin de mon cauchemar, et loin de lui… Son regard ce soir-là n’était même pas violent, il était différent même de celui de Justin et de l’homme qui m’avait violer, il était doux presque comme désolé, mais pourtant il n’avait rien fait, il ne m'avait pas aidé, il avait regardé cet homme me faire du mal, me voler tout ce que j’avais, jusqu’à ma vie..

Je fermais fort les yeux pour ne plus rien voir, ne plus rien sentir et essayer de retourner dans ce fameux wagon de métro où je m’étais retrouvé avant que Sezni me retrouve.
« Hey », je redressai alors la tête et mes yeux rougis par les larmes tombèrent dans les siens, ces yeux puissants et aussi étrange que cela puisse paraître : doux, ils étaient différents de ceux que j'avais croisé ce soir-là...

Je vis sa main se lever vers moi et je me contractais instinctivement, tout mon corps se tendit, cet homme était trop près de moi. Je n’avais pas de mal à ce qu’il reste là, mais je ne voulais pas qu’il me touche.. Il commença à parler, mes yeux remplis de haine, et surtout de colère, toujours dans les siens.. Je l’écoutais attentivement.. Au son de sa voix, ma respiration, petit à petit se calma, et mon regard devint moins dur, cette mélodie, ce timbre de voix, je le connaissais, je l’avais déjà entendu auparavant, mais où ?

-Tu aurais dû… Si tu l’avais fait, je ne serais pas ici… , lui répondis-je en murmurant.

Je parlais presque machinalement sans aucun sentiment. Je ne le laissais pas pour ce que l’autre avait fait, et en même temps qui aurait pu savoir où nous serions si cela ne s’était pas passé comme ça..

-Je ne veux voir personne, s’il te plaît.. Je veux juste oublier.. Je viens d’arriver, je ne comprends pas, je voulais mourir.. Et .. Tu es mort toi aussi ? On est mort ?

Ma voix était plus nette et les larmes s’éloignaient, elle ne tarderait pas à revenir, ma colère était loin derrière, mais reviendrait sûrement au grand galop s’il disait le mot de travers..
Je ne savais pas vraiment pourquoi avant d’entrer dans ce bar, je m’étais dit que je devais m’habituer et maintenant, je voulais juste oublier tout cela et mourir réellement.. Est ce que l’avoir vu ici si prêt de moi m’avait fait changer d’avis..

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Toi !!

Le soupir de cet homme me fit frissonner, son souffle était doux sur ma peau, je pouvais le sentir même s’il n’était pas si prêt de moi, mais peut être l’était-il trop..
Il voulait appeler quelqu’un pour m’aider, je n’avais pas besoin d’aide, j’avais juste b besoin d’oublier tout ce cirque, de mourir et de ne plus entendre parler de tout cela. Mais si tétais ici, et lui aussi, alors il était aussi mort ? Ou alors nous n’étions pas morts nous étions dans ma tête, dans un affreux cauchemar.. Il hocha la tête et me regarde. Son regard dans le mien, je me sens toute petite. Alors il est mort lui aussi.. En 2016, avait-il précisé, ce qui signifiait qu’il était mort la même année que le viol.. Je voulais savoir de quoi, mais ce serait donné de l’intérêt à cet homme qui ne m’avait rien apporter de bon ce soir-là. Mais je n’aurais pas aimé que cet homme qui m’avait brisée, qui avait ruiné ma vie lui ait fait du mal, après tout cela se voyait, il y avait un chef et les petits soldats ce soir-là. Et lui n’avait qu’obéit aux ordres..

Il se relève et je remarque alors pour la première fois que les gens autour de nous n’ont pas bougé, comme si je les avais oubliés lorsque mon regard s’était posé sur lui dès mon entrée dans le bar. Il était désolé de ma mort. J’avais atteint mon but au final, mais je ne m’attendais pas à finir ici. Il m’expliqua que certain ne se souvenait de rien ni de leur vie, ni de leur mort.. Moi, j’avais tout en-tête, je me souvenais exactement de ma famille, de Justin, de cet homme, de ses mains sur mon corps, de ses lèvres bien trop présentes… Et je me souvenais aussi de l’alcool qui me brûlais la gorge, des pilules avalées, de mes larmes qui coulaient tendit que mes mains sur l’archer faisaient vivre mon violon.. Mon violon.. Je n’avais touché à lui que pour me donner la mort, c’était quand même un peu dommage d’avoir aimé autant un objet et de ne l’avoir même pas emmené dans ma mort, il avait juste été le dernier témoin de ma tristesse, de ma peine, de ma mort..

Demander à des gens de m’aider, des psys, me soutenir de quoi.. Je voulais juste mourir.. Il me tendit la main en me disant de ne pas rester par terre. Je le regardais, regardais sa main, et relevais de nouveau mes yeux vers son regard, puis le jaugeais lui tout entier. Je ne savais pas si je pouvais lui faire confiance, il ne m’avait pas fait de mal, mais avoir été témoin de tout. Il me sourit, et son sourire m’envahit. Une vague de douceur et de chaleur me parcourut. Comme si cette fois en fasse de moi depuis des années, j'avais une jolie chose. À ce moment là : je savais. Je savais que je n’aurais rien à craindre de lui, qu’il était bon. Je pris sa main et il m’aida à me relever. Mes jambes n’étaient pas encore très stables. Je me tenais au bar pour éviter de tomber.

-Merci.. Je .. La crise de panique à tendance à me faire perdre mes moyens et j’ai encore les jambes qui tremblent..

Je ne pouvais pas mentir dessus, car si je voulais marcher, elles n’arriveraient sûrement pas à me tenir.

-Tu … Tu n’as pas à être désolé de ma mort, je le voulais.. Pas me retrouver ici, mais mourir.. Je m’étais dit que je serais plus tranquille dans la mort que dans ma vie, alors j'ai fait ce qu'il fallait..
Je me confiais à lui, mais je n’en savais pas réellement la raison. Je me sentais mieux, même si mes jambes avaient encore du mal, mais mon esprit était plus calme, plus étendu, et tout ça grâce à un sourire.. Son sourire..

-Tu travailles ici ? Le questionnais-je…

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